Kurt Macquarie // superviseur des rafleurs

« Serpentard », avait acclamé le choixpeau à peine avait-il frôlé la tête du jeune Macquarie. Né d’une famille de sorciers depuis des générations, Kurt avait déjà toute l’arrogance de sa famille. Il avait toujours été fier de ses origines, ses parents lui avaient appris à l’être. Mais surtout, il défendant la part de sang-pur qui coulait dans ses veines. Si l’un de ses descendants n’avait pas eu la bonne idée de fricoter avec un moldu, il serait dorénavant dans l’une des rares familles grande et pure des sorciers britanniques. C’est un fait qui assombrit le moral de toute la famille à chaque fois qu’il était évoqué. Kurt ne faisait pas exception. Il avait été élevé dans cette atmosphère, dans ce désir de redorer le blason Macquarie. Kurt avait ce poids sur les épaules, un poids qu’il aimait plutôt bien porter finalement.

Déjà à cet âge, des signes apparents de son état mental auraient pu être facilement diagnostiqués. Cependant, ses parents fermèrent les yeux là-dessus, préférant de loin ignorer ce qui pouvait les mettre dans une situation délicate. Physiquement, Kurt avait tout du petit garçon bien élevé et respectueux. Il savait déjà comment appâter, amadouer pour obtenir ce qu’il voulait : une part de dessert en plus, le jouet du voisin, etc. Il avait ce besoin de posséder qui le rendait narcissique. Les autres enfants, il s’en fichait tant que lui avait ce qu’il voulait. Il méprisait beaucoup, mais toujours avec un sourire si innocent que certains adultes perdaient leur moyen devant cette tête d’ange. Avec ces camarades, il était tout aussi fourbe. Ce qu’il préférait : se faire aimer. Il avait l’art d’obtenir l’admiration et la gratitude des enfants pour ensuite leur enlever toute considération. Se sentir ignoré, c’est l’un des sentiments les plus difficiles à vivre lorsqu’on se construit. Et ça, Kurt l’avait bien compris.
Petite fouine qu’il était, il voulait toujours se faire bien voir de ses professeurs et récolter toute la gloire. La concurrence était dure et même si ses résultats étaient plutôt pas mal, il ne faisait pas partie du duo de tête de sa promotion. De quoi le frustrer. Il était prêt à tout pour se faire remarquer. Quitte même à faire des bêtises. Et souvent il n’en ratait pas une, sans forcément en subir les conséquences. Mettre ses erreurs sur le dos des autres, c’était devenu un passe-temps. L’un de ses camarades de maison, Siegfried Rowle. Honnêtement, il serait incapable de ce souvenir exactement de l’affront dont il était fautif. Avec un palmarès comme le sien, impossible de se rappeler de tout voyons ! Bref, c’est avec un sourire narquois et faussement innocent qu’il observa le jeune élève se faire punir à sa place. Même dans sa propre maison, il ne ressentait que peu de pitié. L’histoire aurait évidemment pu s’arrêter là, mais ce ne fut pas le cas.

Siegfried prit sa vengeance et ce fut au tour de Kurt d’en subir les conséquences, dans cette même classe, presque à la même heure. Il aurait dû le détester, comme il le faisait si bien avec les autres, ou au moins l’ignorer. Ce fut son inventivité qui l’agrippa. Lui qui souhaite devenir un maître dans l’art des pièges, voilà qu’il s’était fait avoir comme un bleu. La punition ne fut pas agréable et une rancœur importante se mua dans son cœur d’enfant. Ce professeur, il ne l’aimait pas. Siegfried non plus ne l’aimait pas. Croyez-le ou non, mais c’est bien cette haine qui les poussa à se parler, à comploter ensemble et finalement à bien s’entendre. Devenus cul et chemise, ils passaient la plupart de leur temps à mettre au point des plans plus fous les uns que les autres pour des sorciers de leur âge et visant à renvoyer ce professeur qui les avait ridiculisés l’un après l’autre. Leur scolarité à Poudlard fut rythmée par leur ambition secrète, mais jamais elle ne fut assouvie. Peu importe, c’était devenu un prétexte pour Kurt, même s’il ne se l’avouait pas. Un prétexte pour rester avec Siegfried, pour traîner avec son nouveau meilleur ami. Les deux jeunes hommes se complétaient parfaitement, l’un plus sage et inventif et l’autre plus énergique et malicieux.

Lorsqu’ils sortirent des bancs de Poudlard, il leur fut impossible de se quitter, au grand dam des parents de Kurt. Ils avaient de l’ambition pour lui. D’ailleurs, il leur ressemblait sur ce point. Eux, ils voulaient l’allier à une femme d’un sang digne auquel il pourrait mêler le sien. Lui, il pensait plutôt à purifier la race sorcière et à expérimenter de nouvelles choses. Voldemort, cependant, fut battu par un gamin d’un an. Une grande déception pour Kurt. Pour autant ça ne lui enlevait pas ses valeurs, ses principes et ses idées. Avec Siegfried, ils prenaient des risques. Beaucoup de risques d’ailleurs. Se mêlant parmi les moldus, ils en profitaient pour en arracher un ou deux à la société. Une batterie de sortilèges et de potions était alors testée sur les individus. Siegfried s’occupait de cette partie, Kurt s’attelait à la surveillance et à quelques tortures qu’il appréciait bien, ce qui ennuyait d’ailleurs parfois son colocataire. En effet, Kurt avait la fâcheuse tendance à « abîmer » ses cobayes.
La plupart du temps, il relâchait la victime après lui avoir nettoyé la cervelle. C’était toujours un moment assez triste pour Kurt, comme s’ils effaçaient tout leur travail d’un simple geste. Mais pour leur liberté, ils n’avaient guère le choix. Mais un beau jour, rien ne se passa vraiment comme prévu. Siegfried avait eu le dos tourné et avait laissé son ami dans le « labo » avec le cobaye. Kurt en avait profité pour s’amuser quelque peu. Un peu trop d’ailleurs. Et le moldu tomba raide mort.

« Il était trop fragile, je t’assure que j’y suis pour rien. »

Cet argument n’eut pas eu le temps de faire son effet sur Siegfried que la porte de leur appartement éclata. Des mages, des Aurors, partout. Leur petit jeu avait été découvert, en plus d’autres accusations qui tombèrent sur eux. Un tour à Azkaban ne pouvait être évité.
C’est en prison que Kurt fut diagnostiqué comme sociopathe. Drogué aux médicaments, ces années d’enfermement lui paraissent bien floues. Ses vrais derniers souvenirs, c’est lorsqu’on les libéra. Il mit assez vite à comprendre ce qui était en train de se passer : Voldemort avait gagné, la race suprême allait retrouver sa place. Il éclata de rire. D’un rire franc et fort, sans gêne. La marque des ténèbres fut enfin apposée sur le bras de Kurt. Le gouvernement en place, voyant son caractère énergique et ses dispositions dans la traque lui proposa un poste de rafleur qu’il accepta avec grand plaisir. Si son hobby de tous les jours pouvait devenir son emploi, pourquoi refuser ! Mais il visait plus, il voulait être plus important dans cette société dont il avait toujours rêvé. Sa ténacité lui permit d’atteindre le poste qu’il désirait : superviseur des rafleurs. Il aimerait encore évoluer, mais pour l’instant il se plait énormément à chasser, traquer, torturer et parfois même se débarrasser des humains qu’ils répugnent.
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