The supremacy of the Muggles ends here.
Voldemort a ouvert les portes de l'Enfer et contrôle le gouvernement anglais. Sa suprématie ne s'arrêtera pas là. Avec la source de la magie noire à ses côtés, il s'apprête à mettre la main sur tous les continents. Son objectif : soumettre les moldus et les traîtes à leur sang. L'aiderez vous dans ce combat ou rejoindrez-vous la coalition internationale ?
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A savoir
# Juin 97 : Dumbledore meurt par la main de Severus Rogue
# Eté 97 : Voldemort prend le contrôle du gouvernement
# Septembre 97 : La Coalition Internationale reprend du service et une nouvelle année scolaire démarre sous la domination des Carrow
# Décembre 97 : Voldemort redonne sa liberté avec Seytan et passe un pacte avec ce dernier
# Nous sommes en mai 1998
Contexte
C'est une terrible annonce qui secoue le monde des sorciers : Dumbledore est mort, assassiné par Severus Rogue. Le plus grand mage noir de tous les temps en profite pour mettre la main sur le ministère de la magie. Son objectif : purifier la race sorcière et faire des moldus ses esclaves. Mais son empire ne s'étant qu'aux frontières de la bonne vieille Angleterre. Le monde entier doit être nettoyé. Pour cela, Celui-dont-on-ne-doit-pas-prononcer-le-nom est en quête de la source même de la magie noire. Le Necronomicon, le livre des monstres et des morts, le mène devant les portes de l'enfer, qu'il laisse grandes ouvertes...
Evénements
Ego vero sic intellego, Patres conscripti, nos hoc tempore in provinciis decernendis perpetuae pacis habere oportere rationem. Nam quis hoc non sentit omnia alia esse nobis vacua ab omni periculo atque etiam suspicione belli ?
Duplexque isdem diebus acciderat malum, quod et Theophilum insontem atrox interceperat casus, et Serenianus dignus exsecratione cunctorum, innoxius, modo non reclamante publico vigore, discessit.
Blackout
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Kurt Macquarie
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Siegfried ∞ Kurt

Lorsque Kurt était endormi, il avait plus l’aspect d’un cadavre. Pour cause, il ne bougeait presque pas. Seul le soulèvement de sa poitrine confirmait sa respiration. Kurt, il ne rêvait jamais. Ou du moins, il ne s’en souvenait pas. Le sommeil n’était qu’un état de rechargement d’énergie pour lui. Un spécialiste lui avait un jour dit que sans réelles émotions, il lui était incapable de les transférer dans un rêve. C’était en partie pour cela qu’il n’avait rien à raconter au réveil. Cependant, pour Kurt, ce n’était que des conneries. Il ressentait bien plus que les autres voulaient le croire. C’était juste beaucoup plus éphémère, voilà tout. Naturellement, il leva une paupière. Le soleil n’avait pas encore eu le temps d’inonder le ciel de ses rayons. Il était tôt mais Kurt n’avait plus besoin de système de réveil. Son corps avait pris des habitudes bien régulières. C’était plutôt pratique. Il se releva doucement. Ce n’était pas parce qu’il ne rêvait pas qu’il n’avait pas de mal à émerger. Les premières minutes étaient délicates et pouvaient influencer toute sa journée. Il passa une main dans ses cheveux à bataille, se gratta l’arrière du crâne. Puis l’abaissa jusqu’à son visage pâle. Une barbe de plusieurs jours poussait allègrement sur son visage mais il n’en avait cure. Le Mangemort avait pris la fâcheuse habitude de changer de style toutes les deux semaines, en fonction de ses lubies, qui étaient bien trop nombreuses.

Le silence fut déchiré par un bâillement sonore avant qu’il ne daigne sortir un pied du lit. Un regard vers la fenêtre puis il se dirigea vers la cuisine. Un coup de baguette et la cafetière se mit en route toute seule, le bacon flotta à travers la pièce avant d’atterrir sur une poêle et une pomme s’attarda devant le visage de Kurt. Le jeune homme n’était pas du genre à être en pleine forme dès le réveil, il lui fallait du temps pour émerger. Et le meilleur moyen d’y arriver était sa petite routine habituelle. La tasse de café brulant en main, il s’approcha de ce qui l’intéressait le plus dans cet appartement : son insectarium.

La température croissante réveillait petit à petit les minuscules fourmis. Certaines se pressaient déjà à travers les couloirs de la fourmilière. La reine n’allait pas tarder à pondre de nouvelles camarades. Ca creusait, ça chassait, ça communiquait, ça gambadait. Décidemment, Kurt pouvait les observer pendant des heures sans s’en lasser. Marguerite, une fourmi reconnaissable à l’absence d’une de ses pattes, se donnait à une trophallaxie avec une homologue. Ce rituel était l’un des plus fascinants. Au lieu de digérer la nourriture qu’elle absorbait, à l’instar des humains, l’insecte pouvait en stocker une part dans un jabot. Les restes serviraient en cas de nécessité si la nourriture venait à manquer, mais ils étaient surtout prévus lors de contact avec d’autres fourmis. Bouche à bouche, elle faisait permuter la nourriture d’un estomac à un autre, signe de respect, de réconfort, de soutien et bien d’autre encore. Alors qu’elle était en surface, les antennes de Marguerite pointait vers le plafond. Kurt la pointa de l’index et la fourmi agita un peu plus ses membres. Sûrement, devait-elle le recouvrir de phéromones de reconnaissance. Elle semblait toute excitée de revoir son maître. Une gorgée de café plus tard, Kurt alla chercher son bacon et le coupa en de très fines part. Il balança plusieurs morceaux dans la cage de verre. Puis, il déversa avec attention le contenu d’une boîte posée sur l’étagère. Des pucerons. De quoi garder les fourmis en forme et capable de se défendre et de se nourrir sans lui.

Le Mangemort alla s’installer dans un fauteuil, la Gazette du jour à la main. Régulièrement, un œil revenait vers la fourmilière. Marguerite se baladait à présent sur son index. Parfois, et au grand damne de Siegfried, il laissait quelques fourmis s’échapper pour leur donner plus de liberté.


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Siegfried Rowle
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Siegfried Rowle n’était pas exactement un sorcier matinal. Lors de jours comme celui-ci, où il ne travaillait pas, le jeune homme avait coutume de traîner au lit, jusqu’à ce que son estomac n’ait raison de sa somnolence. Ce rythme de vie se faisait parfois la victime de trouble, dont l’origine n’était autre que son colocataire et ami, Kurt. Qu’importe, puisqu’en général, le sommeil du sorcier était si lourd qu’il ne tardait jamais à revenir, plus imposant qu’au paravent.


Vers midi, l’appétit de Siegfried le tira enfin du lit. La mine pâle et ses cheveux noirs en bataille, on aurait pu facilement déduire qu’il revenait d’une fête bien alcoolisée. Il n’en était rien, cependant. Ses propres expériences de « laboratoire » l’avait simplement conduit à entendre les premiers chants des oiseaux, la veille – à moins que ce ne fut au petit matin du jour même.
Se frottant les yeux tandis que ces derniers toléraient encore très mal la lumière ambiante, le sorcier quitta sa chambre et se dirigea tout naturellement dans la cuisine. Les restes du petit déjeuner de son colocataire baignaient encore dans une casserole. L’odeur de la cuisson avait imprégné la pièce, ce qui ne manqua pas de lui arracher une grimace.
Dans le frigidaire, il attrapa la première viennoiserie rabougrie qui fut à sa portée et mordit dedans, tandis qu’il se tenait appuyé contre un des éléments de cuisine. Au même titre qu’il n’était pas matinal, Siegfried n’était pas bien bavard lorsqu’il venait de se réveiller. Son regard semblait encore vide quand il fut dérangé pour la première fois de la journée… Mais certainement pas pour la dernière : une demi-douzaine d’insectes – qui furent rapidement identifiés comme étant des fourmis – se hâtaient, à la file indienne, le long de l’évier.


Siegfried n’était pas un grand maniaque de l’hygiène ni du rangement. Par contre, il était le plus intolérant des hommes lorsqu’il s’agissait de ces petites créatures. Les insectes, comme les araignées, l’insupportaient, d’autant que son colocataire n’y était pas pour rien. Soupirant profondément, prêt à entamer sa journée par une remontrance envers son colocataire – et supérieur hiérarchique – Siegfried s’avança d’un air décidé vers le salon, où Kurt lisait paisiblement la Gazette du Sorcier. Ce type avait le culot de se poser calmement alors que ces maudits animaux de compagnie erraient librement dans l’appartement.


Le sorcier préparait déjà ses mots et ses intonations lorsqu’il se ravisa brutalement. Il marchait pieds nus et un petit point chaud ne manqua pas d’attirer son attention. Lorsqu’il jeta un œil sous sa plante, un minuscule tas de bouillie noire s’était retrouvée disséminée entre sa peau et le carrelage glacé. Impossible pour lui de nommer la malheureuse fourmi qui s’était retrouvée là, au mauvais endroit, au mauvais moment. Kurt, lui, ne laisserait pas passer un tel carnage et comme d’habitude, lorsqu’il s’agissait de ses fourmis, cet événement ridicule prendrait des proportions absurdes.
Deux choix s’offraient alors : ne rien dire ou avouer son crime ? Siegfried opta raisonnablement pour la première option. Mine de rien, après avoir fait disparaître les dernières traces de fourmi-numéro-3615-je-m-en-tape, il se posta dans l’encadrement de la porte, plus innocent que l’agneau qui vient de naître.


« Tu as laissé l’insectarium ouvert Kurt, tu le savais ? »






Dernière édition par Siegfried Rowle le Jeu 23 Mar - 18:37, édité 1 fois
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Kurt Macquarie
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Alors que Marguerite se baladait sur la peau claire de son maître, Kurt, lui se brûla les lèvres avec son café trop chaud. Il jura et reposa sa tête. Le nez plongeait à présent dans son journal, il ne pouvait s’empêcher de s’humidifier les lèvres en permanence et à intervalle régulier. Néanmoins, la « douce » voix de son colocataire le tira de sa douleur.
Le Mangemort pencha la tête vers Siegfried, une expression tout innocente sur le visage. Il fronça les sourcils, faisant mine de ne pas comprendre où voulait en venir le cadet des Rowle.

- Ah bon ?, fit-il. J’étais persuadé de l’avoir fermé hier soir pourtant. Elles ont peut-être trouvé le moyen de l’ouvrir elle-même. Ce n’est pas faute de te le répéter, elles sont plus malignes qu’on le pense.

À ces mots, il rapprocha sa main sur laquelle gambadait Marguerite de son visage. Les antennes de la fourmi caressèrent le nez de Kurt qui se mit à sourire instantanément. Macquarie avait une tendresse infinie pour ces petites bestioles. Tendresse qu’il ne prenait même pas la peine de donner aux autres personnes de sa propre espèce. Malheureusement, il était le mieux placé pour savoir que les insectes n’avaient rarement de place chez les humains. Écrasés, chassés, asphyxiés, torturés, emmurés, démembrés. Ils en subissaient des supplices, plus que n’importe quel peuple, selon lui. Or, les insectes, et particulièrement les fourmis toujours selon lui, était les créatures les plus fascinantes de cette maudite planète. Leur espèce, leur civilisation, était bien plus ancienne que la naissance du premier homme de Cro-Magnon. Elles avaient survécu à tout : les météorites, les volcans, les tsunamis, les tremblements de terre, les guerres, le déplacement des continents. Elles avaient tout connu, elle dépassait en nombre les humaines et elles survivraient à leur existence. Seul témoin de l’extinction de l’espèce dominante. Kurt ne comprenait pourquoi personne à part une poignée d’individu ne voyait la suprématie des fourmis. Ses arguments, ils les avaient déjà exposés à Siegfried, mais ce dernier faisait partie de la pittoresque majorité qui ne voyait en ces bêtes adorables un polluant de son confort quotidien. Et dire que ce n’était personne d’autre que les bipèdes qui construisaient sur le territoire des fourmis. Même si Siegfried paraissait encore calme, Kurt n’ignorait pas que son comportement pouvait changer d’une minute à l’autre. La guerre froide allait finir par tourner au vinaigre. Mais pour l’instant, Kurt se la jouait détendu. Tant que Siegfried ne faisait que rouspéter et n’entravait pas la sûreté de sa colonie de fourmis, Kurt n’en avait cure. Il pouvait bien râler, ça lui passait complètement au-dessus.

Avec douceur, Kurt se leva de son fauteuil et passa une main dans l’insectarium. Marguerite mit quelques minutes à comprendre qu’elle pouvait descendre. La peau douce et chaude de Kurt lui était sans doute bien plus accueillante, malgré les petits poils épars qui rendaient moins pratiques sa promenade.

Le Mangemort se passa une nouvelle fois la langue sur ses lèvres endolories et planta son regard d’un bleu profond sur son colocataire et ami. Ce dernier semblait détendu, bien, il n’y aurait peut-être pas d’effusion aujourd’hui.

- Tu n’imagines pas la chance que tu as de pouvoir vivre en harmonie avec une espèce aussi fascinante. Et puis, c’est pas la petite bête qui mange la grosse.

Un regard espiègle donna à Kurt une expression à la fois malicieuse et quelque peu... alléchante, avec ce regard vif et ses lèvres rougies par la brûlure de café.

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Siegfried Rowle
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Siegfried leva les yeux au ciel, dans une expression aussi impolie que spontanée.
« Vivre en harmonie avec. » Quel sens de la formule pouvait avoir son colocataire.


« On ne vit pas en harmonie avec, Kurt. C'est toi qui nous les a imposé. En tous cas, tu devrais prévenir tes amies que leur espérance de vie est bien plus élevée tant qu'elles restent dans leur insectarium. »


Commencer la journée sur la thématique créatrice de querelle numéro 1 n'était pas de bonne augure. Dans le passé, Kurt avait su rivaliser d'ingéniosité et de folie des grandeurs lorsqu'il s'agissait de sa passion, dans le seul but -semblait-il- d'en mettre plein la vue à son colocataire. Siegfried, qui était d'un caractère bien moins dominateur, avait cependant souvent passé l'éponge, au sens propre comme au figuré. Il se complaisait toutefois à se savoir plus sournois, en revanche.
De son côté, il n'avait pourtant pas à se plaindre. Ses fioles au contenu douteux et ses petites expériences empiétaient parfois largement sur l'espace commun de l'appartement et son colocataire ne s'en était jamais plains. Pas verbalement, en tous cas. De toute manière, avec quelqu'un d'aussi impulsif que pouvait l'être Kurt, il valait mieux éviter d'exposer les objets de valeurs ou des choses susceptible de se briser.


« J'en ai croisé dans la cuisine, tout à l'heure. Tout près de mes filtres de mort vivante améliorées et en partance immédiate pour l'hostile monde extérieur. Qu'elles se méfient, un fourmilier pourrait tragiquement croiser leur chemin. J'ai projeté de m'en procurer un. Pour des expériences. »


Siegfried fanfaronnait encore, à ce moment-là. Il soutenait le regard de Kurt, et le fait qu'il soit aussi petit que lui facilitait grandement la chose. Son sourire était difficile à interpréter. Moqueur, taquin ou narquois, il se plaisait à tester la susceptibilité de son colocataire, mais lorsque la disparition de la soldate-inconnue se ferait remarquer, il vaudrait mieux pour lui avoir un plan de secours. Déménager n'en faisait pas encore partie.




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Siegfried pouvait bien dire tout ce qu’il voulait, Kurt n’en restait pas moins persuadé que vivre en communauté avec des fourmis était une expérience hors du commun. Elle pouvait même être source d’imagination pour ce à quoi s’adonner son colocataire. Siegfried pouvait être d’inventivité sans vergogne lorsqu’il s’agissait de créer de nouvelles potions ou ce genre de choses, pourtant il était si étroit d’esprit quant aux apports bénéfiques des insectes sur leur vie. Pitoyable…

- T’aimerais vivre dans un insectarium à longueur de journée, toi ?, demanda Kurt sur un ton plein de dédain. Figure toi que moi aussi, j’expérimente, Môsieur. Je suis en train de créer la forme parfaite de formicidés : la fourmi la plus intelligente qui soit. Et c’est grâce à l’environnement de tout cet appartement que je peux y parvenir.

De jolis mots pour pas grand-chose. C’était surtout parce qu’il n’aimait pas les laisser enfermer qu’il oubliait de temps en temps de fermer l’insectarium comme il le devrait. Le terrarium était utile pour l’observation, mais Kurt avait besoin de voir comment les fourmis agissaient dans un environnement inconnu et imprégné de magie.
Les menaces de Sieg, Kurt avait l’habitude de les entendre sur à peu près tout ce qui dérangeait son cinglé de colocataire. Ce n’était donc pas ça qui lui faisait peur. À vrai dire, il ne se souvenait pas d’une fois où son ami avait mis en application ses menaces. Kurt avait pris l’habitude, et ce depuis son enfance, d’agir comme un enfant gâté. Tout devait lui être dû. S’il voulait quelque chose, il l’obtenait. Si ça ennuyait les autres, il s’en fichait. Il ne se posait pas de questions sur son comportement, ne prenait jamais le temps de connaître les états d’âme de son entourage. Il se contentait de vivre comme il le souhaitait. Il s’apprêtait donc à tourner le dos à son collègue lorsque celui-ci reprit la parole.
Le regard de Kurt changea en l’espace d’une seconde. Toute lueur d’amusement et de malice avait disparu pour laisser place à un éclat froid et menaçant. Sa mâchoire se serra. Un pas, puis deux, Kurt se rapprocha de Siegfried.

- Je te jure que si tu fais ça, ça va très mal se passer. N’essaye même pas.

Qu’on ne lui fasse pas croire qu’un fourmilier soit utile à ses expériences – qui utilise des fourmiliers, bon sang ? Ce n’était que de la provocation. Et qui fonctionnait de toute évidence. Par chance pour Siegfried, Kurt n’avait pas encore baissé le regard vers le cadavre de la fourmi qui gisait à ses pieds.

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Malgré toute sa bonne volonté, Sieg n'arrivait pas à prendre Kurt au sérieux, lorsque ce dernier parlait d'expérimentation sérieuse. Le sorcier était trop impulsif pour avoir une réelle approche scientifique. Ô, Sieg lui-même n'était pas un modèle en soit, de ce point de vue là. Mais il estimait être tout de même un peu plus « adapté » à une telle activité. Il leva un sourcil devant la défense fébrile de Kurt.


« Laisse-moi te dire que ton expérience est pas encore extrêmement au point, parce qu'elles ne savent toujours pas éviter les pieds quand on marche, visiblement. »



Et merde. C'était partit tout seul. D'un côté, le dire à voix haute avait quelque chose d'extrêmement jouissif, mais les effets sur Kurt risquaient d'être fort regrettables, en revanche. C'était d'ailleurs une appréhension injustifiée, en soit, puisque que le sorcier n'avait jamais eu à assumer physiquement le moindre excès  de colère de Macquarie. Un rire nerveux échappa au sorcier. Il déglutit juste après, comme en prenant conscience de ce qui venait de se produire. Cette nervosité, c'était celle du petit frère après avoir massacré le jouet de son aîné quand les parents sont dans la même pièce. On sait que techniquement, il ne se passera rien, mais l'on ne nie pas qu'il y aura des conséquences.
D'ailleurs, contrairement à ce qui pouvait paraître, Sieg n'était pas du genre à se satisfaire du mal qu'il pouvait causer à son collègue. Pour cause, son colocataire était pour ainsi dire son seul ami, et la seule personne sur qui il pouvait compter en cas de réel coup dur.


« C'était pas intentionnel, hein. Je dirai pas non plus qu'elle s'est jetée sous mon pied pour se suicider mais bon, voila. Tu vois l'idée.»


Déjà, il reculait d'un pas, mine de rien.


« En même temps, pour toutes les fois où t'as détruit des trucs à moi, on peut se dire qu'on est quitte, non ? »


Il lui servit son plus beau sourire en espérant que sa carrure fragile achève de convaincre Kurt.


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Il y avait quelque chose que Kurt adorait chez Sieg, et qu’il jalousait presque. C’était ses traits d’esprit, sa manière de manier les mots, de les rendre tantôt drôles, tantôt inquiétants. Son colocataire avait un don pour ça. Par contre, il y avait une chose que le Mangemont n’aimait pas. C’était qu’il le fasse pour se moquer de Kurt. Une veine battit sur la tempe de Macquarie, prévoyant l’énervement sous-jacent qui faisait son petit bonhomme de chemin. Kurt pouvait passer du calme à la colère en l’espace de quelques secondes, et Sieg ne l’aidait pas à changer de chemin à ce moment précis.

Comme pour rendre plus vraies les paroles de son cher ami, Kurt baissa les yeux. Les traces du crime n’étaient plus visibles, mais ça ne le rendait pas moins réel. Après tout, Siegfried venait d’avouer. Une vague de dioxyde de carbone s’échappa de ses narines avec puissance. C’était complètement idiot de s’énerver pour si peu. Après tout, Siegfried n’avait sûrement pas fait exprès. Le hic, c’est que Kurt en doutait. Son coéquipier semblait aimer le titiller de temps en temps. Mais ses fourmis… Non, c’était un sujet bien trop précieux aux yeux du superviseur.

Même si Siegfried pensait sûrement le contraire, Kurt ne connaissait pas tous ses insectes sur le bout des doigts. Il savait en reconnaître quelques-unes – d’ailleurs, celles-ci étaient toutes affublées d’un nom. Il ne savait donc dire si celle qui avait péri était l’une de ses favorites. Il ne le saurait probablement jamais d’ailleurs.

- Joue pas à ton petit numéro avec moi, ça prend pas.

L’argumentation de Kurt ne pouvait pas vraiment aller plus loin, tout simplement parce que Sieg avait raison. Kurt, lorsqu’il s’emportait, avait tendance à s’en prendre à tout ce qu’il trouvait à sa portée. Des objets avaient vraiment plus de valeur que ses précieux spécimens ? Selon lui, non, bien évidemment. Les traits de son visage se tordirent et un fin sourire apparut. Du coin de l’œil, il avait aperçu un objet qu’il n’avait pas vraiment identifié. Peu importe. Avec vivacité, sa main rencontra le visa et l’objet tomba au sol, brisé. Dans l’opération, le verre avait coupé à plusieurs endroits la peau de Kurt et plusieurs gouttes de sang perlaient déjà. Il fit mine de ne pas sentir la douleur.

- Tu veux détruire des trucs comme ça ? Alors non, on est pas quitte. Tes bidules, ils peuvent se réparer, eux.

Sur ces mots, il lui tourna le dos avec mépris. Des trainés de sang souillaient le carrelage de l’appartement.


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Bien évidemment, Kurt ne put s’empêcher de jouer les Drama Queen. Pour la disparition d’un insecte qu’il était parfaitement incapable d’identifier, il était monté dans les tours en moins de temps qu’il ne faut pour le dire. Et bien entendu, lorsqu’il envoya balader un verre, posé sur le comptoir de la cuisine, Siegfried se garda bien de lui faire remarquer que ce dernier appartenait à Kurt, en vérité.

Toujours est-il que d’un rapide coup de baguette, le verre se ressouda de lui-même, ne laissant rien paraître de sa chute tragique au sol.


Siegfried soupira profondément, en levant les yeux au ciel lorsque son colocataire quitta la pièce. Ce qu’il pouvait tout surjouer, en permanence. Mais bon. C’était Kurt. Kurt, pour qui la moindre contrariété s’apparentait à un crime de lèse-majesté. Le pire, c’est que ce crétin parvenait encore à faire culpabiliser Siegfried. Ne pas savoir nommer une créature, après tout, ne signifiait pas qu’il n’y était pas attaché. Mais non. Il se fait juste remarquer le Macquarie, là. Mais son élevage répugnant, c’est son unique passion… Autant d’arguments et de contre arguments s’entrechoquaient dans la tête du jeune sorcier.
Ca serait encore à lui de réparer les pots cassés, quand bien même cette affaire d’état n’avait été qu’un simple accident. Il souffla encore.


Le sorcier ne prit pas le temps de passer à la douche. Il s’habilla rapidement et quitta l’appartement sans un mot de plus.


En transplanant, il se rendit près du chemin de traverse, dans le Londres Moldu. Il était bien hors de question que de nouveaux insectes entrent délibérément dans l’appartement, et il était d’autant plus exclu que ce soit Sieg qui leur ouvre la porte. Mais le sorcier avait eu une idée pour « se faire pardonner » aux yeux de son colocataire.
C’est tout naturellement que le jeune homme se rendit dans une librairie. Londres en comptait plus d’une. Son mépris global pour la race Moldue ne l’empêchait pas de s’y intéresser. Ce que Sieg pouvait apprendre à leur contact, il s’en servait pour mieux les prendre de haut plus tard, d’habitude. Mais cette fois-ci, il fallait admettre que les moldus lui seraient bien utiles.


Lorsque le sorcier quitta cette boutique, il avait un petit sac en kraft à la main. Ses emplettes avaient été fructueuses, c’était le moins que l’on puisse dire. Il avait trouvé quelque chose qui répondrait – probablement – aux centres d’intérêt de son ami, sans que cela n’implique que des petits monstres à six pattes n’arpentent encore le carrelage de la cuisine.
A son retour dans l’appartement, le sorcier déposa négligemment le sachet en kraft sur le comptoir de la cuisine, où toute cette affaire avait débuté. Il connaissait Kurt. Il savait surtout que curieux comme il était, il fourrerait son nez là-dedans, quand bien même il n’y aurait pas été explicitement invité.


Dissimulés par le Kraft, la Trilogie des Fourmis de Bernard Werber attendaient après Kurt. Oui, il s’agissait là d’un auteur Moldu, mais ça, Macquarie risquait fort de l’ignorer. De toutes manières, ses animaux favoris n’avaient pas de pouvoirs magiques, aux dernières nouvelles. Au pire, il se montrerait dédaigneux et cela, son colocataire y était préparé.


Siegfried regagna sa chambre – laboratoire, dans le calme le plus absolu.




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Kurt Macquarie
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Pour une fois, Kurt avait rongé son frein. Il s’était attendu à ce que Siegfried ne le rattrape, ou lui assène une nouvelle fois l’une de ses répliques dont il connaissait le secret, mais rien de tout ça. Lorsqu’il retrouva sa chambre, Kurt était encore plus sur les nerfs. Son petit jeu n’avait vraisemblablement pas marché, ce qui le perturbait quelque peu. Il n’aimait pas se dire qu’il perdait de l’influence ou du terrain sur Siegfried. Leur amitié était bien étrange quand on y pensait. Macquarie fut à deux doigts de revenir en arrière pour laisser sa colère faire son bout de chemin. À la place, il jeta violemment son pied dans l’une de ses armoires. Bref, de toute façon, il n’avait pas que ça à penser. Au contraire. Se jeter dans le travail lui changerait les esprits. Quelques dossiers attendaient encore d’être complétés. Il décida de s’y mettre avant de passer à la douche.

Cette affaire lui prit plus de temps qu’il ne le pensait. Sa chouette fit des allers et retours entre leur appartement et le Ministère, faisant parfois un détour chez l’un de ses collègues Mangemort. Rapidement, Kurt se retrouva absorber par le jeu de piste que lui imposer son métier. Il recoupait les informations qu’il allait chercher à droite ou à gauche concernant des fugitifs. Toujours pas de signes de l’Ordre du Phénix, mais une rumeur voulait qu’un loup-garou fils de Mangemort ait été aperçu dans un quartier moldu. Il envoya ses quelques informations à l’une de ses équipes, leur intimant de prendre position et d’aller vérifier les lieux. Tant pis s’ils étaient en congés, les rafles n’attendaient jamais. D’ailleurs, Kurt hésita à s’y mêler. Il avait bien besoin d’action. La pile électrique qu’il était avait parfois du mal à rester immobile trop longtemps. Pour y voir plus claire, il finit par se rendre dans la salle de bain et de faire peau neuve.

Ce fut donc les cheveux encore humides qu’il sortit de la pièce, tout fringant. Ses pas le menèrent vers le comptoir. Un sac en papier kraft y était posé. Espérant y trouver de la nourriture, Kurt ne put s’empêcher d’y mettre le nez dedans. Rien ne restait jamais secret trop longtemps. C’était le prix à payer en vivant avec lui. Si Siegfried avait le malheur de laisser trainer toute chose comestible, il pouvait jamais ne le retrouver. Ce n’était pas systématique, mais assez fréquent. La déception fut grande lorsqu’il constata qu’il ne s’agissait que de trois bouquins. Par curiosité, il y plongea sa main et sortit les volumes. Le titre des livres ne le laissa pas de marbre. Les fourmis, Le jour des fourmis et La révolution des fourmis. Intrigué, il ouvrit celui qui paraissait être le premier de la trilogie et commença à lire.

Verdict : il n’y comprit pas grand-chose. De toute évidence, c’était écrit par un moldu. Des tas de mots n’avaient aucune référence dans l’esprit de Kurt : voiture, ampoule, interrupteur, ordinateur, téléphone. Comme tous les sorciers, il connaissait quelques éléments moldus mais son savoir dans ce domaine était bien faible. À quoi lui aurait servir de comprendre la manière de vivre des moldus, de toute façon ? Avec la magie, les sorciers les surpassaient de loin. Kurt, comme tout mangemort qui se respecte, avait un mépris sans nom pour cette espèce qu’il considérait à peine humaine. Des bêtes de foire, des cobayes, voilà tout. Savoir qu’un moldu est une passion commune avec lui le dérangea. Jamais il n’avait imaginé qu’un moldu puisse être assez intelligent pour comprendre la beauté de la civilisation myrmécéenne.

Cependant, et assez rapidement eu l’impression d’être absorbé par l’ouvrage. Il se glissa confortablement sur un fauteuil, le nez entre les pages. Il avait l’impression de découvrir les témoignages d’une civilisation inconnue. Il n’aurait su dire s’il appréciait véritablement ce qu’il lisait ou non. Pour l’instant, c’était la curiosité qui le poussait à tourner les pages, encore et encore. L’appartement des rafleurs n’avait jamais été aussi silencieux.

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Siegfried Rowle a écrit:

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C'est seulement lorsqu'une huitième fiole lui explosa au visage que Siegfried consentit à quitter sa chambre. Le soleil commençait à redescendre dans le ciel, ce qui lui fit prendre conscience du temps qui s'était écoulé. Le Sérum qui fait transpirer du sang, ce n'était décidément pas pour demain. Quelques essais avaient été concluants sur une poignée de rats, mais dès que le cobaye se faisait plus imposant, plus aucun effet de se faisait ressentir. Qu'importe, le sorcier ne s'en inquiéta pas et ne s'en énerva pas davantage. Ce n'était pas le jour, tout simplement.

Lorsqu'il posa un pied dans le couloir, le drame politique qui s'était joué plus tôt dans la journée était relativement loin derrière lui, un peu comme si cela datait déjà de la veille. Lorsqu'il se pointa dans la cuisine – endroit clef pour tout estomac sur patte qui se respecte – il leva un sourcil, à la fois étonné et relativement amusé. Le sachet en kraft était vide et l'absence d'odeur de cramé prouvait qu'aucun autodafé n'avait encore été commis par son colocataire. L'énergumène qui vivait ici avait-il trouvé l'apaisement dans la lecture ? C'était tout bonnement inédit mais également très satisfaisant pour Siegfried de constater que Oui.

Dans l'encadrement de porte où avait péri la soldate inconnue à antenne, le sorcier se tenait appuyé, grignotant à même le paquet de céréales, comme s'il s'était soudainement prit de passion pour un film. Pourtant, ce n'était rien d'autre que Kurt, lisant un roman, écrit par un moldu. S'il avait eu un appareil photo sous la main, le sorcier aurait sans doute immortalisé l'instant et aurait accroché une copie de cette photographie sur le frigo, dans le bureau du superviseur et sur toute surface plane possible et imaginable.



« Fronces pas les sourcils comme ça Kurt, tu tiens juste le livre à l'envers ! »
lui lança-t-il d'un ton taquin, en voyant son ami – vraisemblablement en train de se débattre avec le sens d'un mot employé par le moldu.

Bien qu'il se moquait quelque peu, un sourire s'était imprimé sur son visage, lui donnant une expression légèrement enfantine. Kurt, c'était un peu le grand frère de l'appartement. C'était toujours une immense victoire pour un cadet de sortir – relativement – victorieux. Cela, Sieg se garda bien de l'exprimer à voix haute.

En fait, c'était même la première fois qu'il le voyait avec un livre entre les mains. Les dossiers pour le travail, ça ne comptait pas.

D'un pas relativement prudent – comme s'il craignait de tomber sur des pièges à loup – Sieg se rapprocha un peu de son ami, définitivement content de voir le niveau d'avancement du roman. Une bonne partie des pages avait déjà était lue, ça, personne ne pouvait le nier. Au moins, quoi qu'il dise, le contenu de ces dernières l'avaient intrigué suffisamment pour qu'il daigne s'y intéresser… ce qui laissa amplement Siegfried estimer qu'il avait gagné la bataille concernant l'accident tragique de la fourmi-dont-personne-ne-se-soucie.


« Ca te plaît, comme bouquin, mise à part qu'il est écrit par un moldu ? »






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Les pages tournaient, encore et encore. Cependant, Kurt ne savait toujours pas dire ce qu’il pensait réellement de ce bouquin. Ça lui semblait toujours bien abstrait, mais plus tout à fait pour les mêmes raisons. Voilà que l’auteur mélangeait la narration d’une fourmi et celle d’un humain. Sans surprise, les passages « fourmi » étaient les plus passionnants et Kurt pouvait même s’attacher à la petite bête qui faisait des mandibules et des antennes pour protéger son peuple des Doigts. Cela dit, il trouvait que c’était avant tout de la « branlette intellectuelle ». Sûrement qu’il n’accepterait jamais d’être captivé par une œuvre produite par un Moldu.

Le rafleur s’apprêtait à tourner une nouvelle page lorsque la voix taquine de son colocataire lui parvint. Sans bouger le reste du corps d’un poil, Kurt leva les yeux par-dessus le livre, dans une expression totalement blasée. Il ne répondit pas mais resta attentif à Siegfried qui se rapprochait. Il attendit qu’il soit assez près et que son collègue vienne s’inquiéter de son avis pour réaliser ce dont il avait terriblement envie. D’une pichenette, le livre échappa des mains de Kurt et vola vers le visage de Sieg. Ce n’était décidément pas assez violent pour vraiment lui faire mal et de toute manière, ça n’était pas son intention.

- C’est un peu tiré par les cheveux ton bouquin. Et puis, quelle idée d’aller chercher une brique pareil écrit par un Moldu. N’aie pas honte de me demander des informations si c’est ça que tu cherches.

La dernière phrase aurait pu être si altruiste, s’il n’y avait pas mis un ton légèrement suffisant. Kurt avait toujours vu Siegfried comme un homme intelligent, un homme de science dont on ne pouvait plus vraiment rien lui apprendre. C’était toujours si agréable d’avoir une longueur d’avance sur lui. Mais jamais Kurt n’avait vu en Sieg un rival. C’était plutôt des chamailleries d’amis, des chamailleries d’enfants.

Kurt se leva, ramassa le livre et se rapprocha de Siegfried.

- Tu devrais te débarrasser de ça, vaut mieux pas qu’on trouve un objet Moldu dans cet appartement.

Cette fois-ci, toute condescendance avait disparu du visage de Kurt et c’était un certain sérieux qui avait pris sa place. Plus que ça même, une sorte d’attention, d’inquiétude particulière. Même s’il n’avait toujours pas pensé à faire le lien entre la volonté de Siegfried de se faire pardonner – entre guillemets – et sa passion – pourquoi donc lui offrir un cadeau ? – il ne souhaitait pas mettre à mal son ami. C’était déjà assez étonnant comme ça que Siegfried achète de tels objets. Si un contrôle venait à être effectué et qu’on tombait là-dessus, ils allaient avoir de sacrés ennuis. Bien sûr, aucun contrôle ne leur pendait au nez. Pour avoir connu le revirement de situation de la Première Guerre et Azkaban, Kurt voulait à tout prix éviter de revivre ça. Les cachetons qu’on lui avait refourgué, les potions abrutissantes qu’on l’avait forcé à boire. Toutes ces années à avoir l’esprit ailleurs, la conscience inexistante, à ne plus savoir qui il était. Oh non, il ne voulait pas revivre ça.

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Marche sur une fourmi, et mille autres t'attaqueront


iegfried leva les sourcils, dans une expression incontestablement agacée. Ce n'était pas dans ses habitudes de le montrer. C'était quelqu'un de détaché dans la plupart des cas et ce trait de caractère était même parfois perçu comme de la nonchalence. A Croire que pour survivre à la vie avec avec une pile électrique comme pouvait l'être Kurt, il fallait en être l'opposé.
Seulement, ce jour-là, Kurt avait bien mal choisi son moment. Sieg pouvait se montrer susceptible et boudeur lorsque tout ne se déroulait pas comme il le souhaitait. Un trait puéril ou éféminé, selon les avis. Cependant, il s'en moquait pas mal à cet instant, puisque dans son propre appartement, il se défaisait généralement de tout filtre. D'ailleurs, il envoya valser le livre de Kurt au milieu de la pièce, en le chassant d'un revers sec et nerveux.


« Quelle idée, oui. » répondit-il sobrement, en reprenant un peu de distance.


« Tes sâles bestioles ne m'intéressent pas, Kurt. Je n'ai rien à apprendre d'elles ou de toi, mets-toi ça bien dans le crâne. Ces trois conneries là, je suis allé te les chercher pour te faire plaisir. Si tu ne les aimes pas, t'as qu'à les détruire, comme ce que tu fais avec à peu près tout, ici.» articula-t-il ensuite d'un ton mécanique.


Ce jour-là, ça ne passait tout simplement pas. Ses paroles avaient peut-être dépassé sa pensée, mais bordel. Que ça faisait du bien.
Bien qu'il n'en était plus à espérer un quelconque remerciement, il trouva son collègue tout de même bien ingrat. « Il reçoit un cadeau et maintenant il se montre vantard ? Tu perds ton temps et ton argent à essayer d'être courtois avec ce type ! » lui chuchotait une petite voix. Ca en devenait parfois difficile de se souvenir que « ce type » était son unique ami. Une petite chose en entraînait une autre qui finissait toujours par provoquer – tôt ou tard – les meilleures démonstrations de drama du superviseur. Qu'est ce qui ne tournait pas rond chez lui pour qu'il en soit ainsi ? Sieg n'aurait sû le dire. Ca payait une moitié du loyer, et c'était toujours ça de prit.


« Tu t'en débarrasseras toi-même, puisque ce sont les tiens. » lui rétorqua le sorcier aussi sec sans flancher lorsque Kurt se rapprocha, ce qui possédait un certain potentiel de malaise.


Il le dévisagea quelques instants avant de finalement tourner les talons, de nouveau. Ce qui devait être un présent visant à apaiser la tragédie de la matinée en avait déclenché une nouvelle. Sieg s'en moquait bien. Il n'avait plus envie d'être le gentil, d'être celui qui dit Amen à tout. Une pointe de culpabilité aurait pu montrer le bout de son nez lorsqu'il comprit le sous-entendu de son colocataire. Des ennuis avec le ministère, c'était bien La chose à éviter. Il se souvenait de leur séjour à Azkaban. Le sien n'avait pas été terrible, mais il était diablement doux comparé à celui de Kurt, qui l'avait très mal vécu, de toute évidence. Cette culpabilité aurait pû le pousser à obéir, tout simplement. A se débarasser de ces saloperies de bouquins parce que Kurt l'avait exigé. Seulement, il ne lui sembla pas que son ami ait jamais prit un jour de tels gants, à son égard.


« Ca me fait mal de le dire, Kurt, mais il y a des Moldus qui sont bien plus vivables que toi. »






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Kurt ne s’était pas du tout attendu à cette réaction de la part de son ami. Pour une raison inconnue du rafleur, il avait l’air de prendre mal tout ce que pouvait sortir de la bouche de Kurt. Celui-ci était perdu et son expression devait le montrer. Ses sourcils s’arquèrent. D’où il détruisait tout en permanence ? Cet appartement tenait encore debout pardi ? Et s’il n’avait pas d’intérêt pour les fourmis, pourquoi Siegfried avait pris la peine d’aller récupérer un tel bouquin ? Ce type, parfois, était d’une incompréhension totale aux yeux de Kurt. Il devait le savoir pourtant depuis le temps, mais c’était encre et toujours les mêmes problèmes. Sa mâchoire se serra et il sentit ses dents grincer. De l’énervement. Non autre chose. Un autre sentiment, que Kurt n’avait pas forcément l’habitude de ressentir tant son éventail d’émotions était primaire. De la déception ? C’était déjà plus proche, mais Kurt n’arrivait pas à mettre un mot dessus.

Ses yeux se baissèrent, non par soumission loin de là, mais plus pour instaurer une distance entre Siegfried et lui. Distance que son colocataire avait déjà bien bâtie. Avant que Siegfried ne tourne les talons, Kurt alla vers le portemanteau et enfila sa veste.

- Si je suis si invivable que ça, autant que je m’en aille. Fais ce que tu veux de cet endroit, puisque apparemment quoi que je fasse, c’est mal.

Il laissa quelques secondes s’écouler pendant lesquelles ses yeux harponnèrent Siegfried. Là où d’habitude il feintait, il simulait, où chaque mot avait un but lorsqu’il se sentait en faiblesse, cette fois-ci il était d’une sincérité rare. Pas de manipulation, pas de dissimulation. Au fond, il craignait que sa décision coup de tête ne casse son amitié avec Siegfried, mais son honneur avait été bafoué. Il avait été blessé. C’était si rare chez lui que ça faisait d’autant plus mal. Il avait toujours considéré Siegfried comme un ami, peut-être aussi qu’il en avait profité un peu, mais un sociopathe reste un sociopathe. Siegfried était l’un des rares à avoir un réel intérêt aux yeux de Kurt, un intérêt ni matériel ni financier, etc. Un intérêt sentimental ? Kurt n’aurait su dire exactement. Quoi qu’il en soit, ce genre d’évènement le faisait réfléchir. Après tout, à entendre Siegfried, Kurt n’était qu’un parasite qui n’apportait qu’ennui et agacement. Valait mieux s’épargner une telle relation dans ce cas, n’est-ce pas ? C’était un cadeau qu’il lui faisait.

Sans même adresser un mot supplémentaire à Siegfried, Kurt passa devant lui pour prendre la porte, son écharpe autour du cou. Il ne savait pas où aller. Il avait bien sûr quelques connaissances chez qui se rendre, mais son humeur ne lui permettait pas de faire un choix.
Là, alors qu’il s’apprêtait à dévaler les escaliers de l’immeuble, quelque chose venait de se fermer chez lui. Une porte que Siegfried avait ouverte des années auparavant dans son petit esprit si insensible venait de claquer avec violence. N’avoir aucun intérêt pour personne, ne pas se préoccuper des autres finalement, c’était bien mieux.

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Siegfried était monté dans les tours, mais maintenant que Kurt passait sa veste sur ses épaules, tout retombait à vive allure. Il s'était attendu à tout, sauf à cette réaction. A vrai dire, il en était bien désemparé et s'en retrouvait à regarder son colocataire prendre la porte, sans dire un mot de plus. Ce qui sauta aux yeux du sorcier, avant de même de réaliser ce que pourrait être la vie dans cet appartement sans Kurt, fut tout bêtement de réaliser que ce dernier n'avait aucun ami chez qui passer la nuit, et qui, par conséquent, s'apprêtait sans doute à passer la soirée dehors. Ô, il n'y avait - techniquement - pas de soucis à se faire pour un homme comme lui, qui n'aurait aucune peine à se défendre s'il venait à être pris en chasse. De toute façon, de par sa profession et son tempérament, c'était bien lui, le prédateur. Mais quand même, qui sait ce qui peut arriver ?


La perspective d'être dans ce logement, seul, manqua de faire déglutir Siegfried. La solitude permanente était clairement dans le top 3  des choses qui effrayaient le raffleur. Et puis merde, c'était leur amitié qui était en jeu, surtout. Même avec son propre frère, il n'avait pas autant de proximité qu'il n'en avait avec Kurt, quand bien même ils se prenaient le bec pour tout et rien.


Lorsque son collègue claqua la porte derrière lui, le bruit de la serrure se refermant automatiquement derrière lui fit sursauter Siegfried. Il fixa le bois quelques secondes, comme si tout se remettait en place dans son esprit. Il était encore en colère contre le second résident de l'appartement, qui était bien incapable d'apprécier ses petites intentions, si risibles soient-elles. La preuve en était qu'il suggérait de les brûler sans la moindre once d'hésitation. Seulement, au jeu de la fierté mise à mal, Sieg avait l'habitude de s'incliner, comprenant un peu plus à chaque fois que c'était bien le seul compromis qui maintenant leur amitié en état à peu près correcte.

En soupirant, il rouvrit la porte, presque soulagé de découvrir Kurt, encore sur le pallier. Il allait pour faire un pas de plus vers lui, comme le faisait les gens sur le point de prendre d'autres gen dans leurs bras, mais il s'en abstint. Le contact direct, ce n'était pas trop son truc.
Au lieu de ça, tout en maintenant une apparente distance, il lui fit signe de la tête de changer de direction.


« Rentre, sois pas idiot, Kurt. Ca caille dehors la nuit, tu vas choper froid. »


Il s'en voulu un peu d'admettre qu'il s'inquiétait un tantinet à l'idée de savoir Kurt dehors.  Ce n'était pas réellement la météo qui le tracassait, mais qu'importe.Sans raison particulière, il s'était toujours persuadé qu'il tenait plus à son colocataire que la réciproque. Admettre ça, même implicitement, c'était sembler faible, aux yeux de Kurt, et ce n'était jamais bon de le hisser un peu plus en position de force. Mais trop tard, c'était dit.


Il se plaça de manière à laisser la porte grande ouverte, invintant sincèrement son ami à revenir dans l'appartement. En espèrant surtout qu'il le fasse car il avait beau être le moins tenace des deux, il n'était pas non plus du genre à le supplier. Sa voix était d'un volume bien plus raisonnable qu'elle ne l'avait été trente secondes plus tôt.





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Kurt resserra son écharpe alors que la porte restait close derrière son dos. Levant légèrement la tête, son esprit réfléchissait déjà à l’endroit où il pouvait se rendre. Son grand frère, ce n’était même pas envisageable. Son petit frère ? Qui sait où ce petit s’était encore fourré. Mais cela restait une possibilité si Kurt arrivait à le contacter. Un collègue ? Pourquoi pas, mais les rumeurs n’allaient pas se réfréner s’il débarquait chez l’un d’entre eux sous prétexte qu’il y avait de l’eau dans le gaz avec son colocataire. Non, même si Kurt était quelqu’un d’assez négligent sur sa réputation, il se rendait bien compte que les gens aimaient parler. Et s’il y avait bien une chose que ses nerfs ne supporteraient pas à ce moment-là, c’était bien les racontages de bureau.

Il restait une solution : elle. Cette femme, déjà mariée, que Kurt fréquentait sans déplaisir. Mangemort et de Sang-Pur, ils avaient plutôt des atomes crochus. Kurt savait déjà qu’elle l’accueillerait à bras ouverts. Cependant, son mari était peut-être chez lui. Kurt pouvait toujours faire croire qu’il passait tout simplement faire une visite, leurs œillades appuyées seront réservées au moment où le mari trompé aurait le dos tourné. Oui, c’était bien la meilleure des solutions, même si Kurt n’avait pas l’humeur à la bagatelle.
Une marche, puis deux et la porte se rouvrit. Dans l’encadrement, Siegfried avait un air compatissant, amical même, comme s’il n’avait prononcé aucun mot dégradant à son encontre quelques minutes plus tôt. Kurt leva les yeux vers le visage de Siegfried. Là, sur sa marche, le jeune Rowle le dépassait de plusieurs têtes. Ce n’était pas ce qui pouvait intimider Kurt, loin de là. Son propre visage était grave, fermé.

- Qui te dit que je vais rester dehors ?, lui lança-t-il sur un ton assez provocateur.

En vérité, il n’avait ni envie de rentrer à nouveau dans l’appartement ni envie de sortir. Peu lui importait l’environnement. Il ne savait pas trop ce qu’il voulait au fond. Lui qui d’habitude faisait sa vie comme il l’entendait, aurait souhaité pour une fois qu’on lui dise quoi faire. Le palier semblait être l’endroit le plus chaleureux à ce moment précis.
Ses yeux légèrement plissés finirent par reprendre leur forme naturelle et soudainement, Kurt gravit une marche puis la deuxième. Il était maintenant à la hauteur de Siegfried. Son expression était toujours aussi froide lorsqu’il se planta devant lui, immobile.
Cette étrange proximité avait quelque chose de malsain. Une tension particulière entre les deux hommes était palpable.

- On va discuter un peu, tu veux.

Sur ces mots, Kurt passa devant Siegfried et rentra dans l’appartement. Sa main passa sous son écharpe qu’il arracha avec violence de son cou avant de le balancer à travers la pièce. Ses dents grinçaient toujours, signe que sa colère était encore là.

- On va jouer franc-jeu. Qu’est-ce qui te déplaît chez moi ? T’as emménagé en connaissance de cause, non ? Alors, dis-moi, qu’est-ce qui te dérange maintenant ?

Sa voix était ferme, presque plus imposante que lui dans cet appartement sans bruit. Il en avait marre des piques et des remarques de Siegfried. Kurt n’aimait pas qu’on se joue de lui. Ne pas faire ce qu’on n’aimerait pas qu’on nous fasse n’était pas l’adage qui lui collait le mieux à la peau. Il voulait savoir, maintenant et tout de suite, si Siegfried le prenait pour un vrai con. Il pourrait alors décider sciemment de se fermer ou non à toutes les émotions.

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Siegfried Rowle a écrit:

Marche sur une fourmi, et mille autres t'attaqueront

Kurt était de nouveau du « bon » côté du seuil de l'appartement, et cela , seul, aurait dû suffir à réjouir Siegfried. Mais son colocataire semblait tellement en colère, tellement perturbé qu'il ne savait pas encore réellement sur quel pied il lui faudrait danser. D'un côté, il était rentré. C'était une petite victoire en soit. Connaissant Macquarie, c'était déjà beau de l'avoir persuadé de faire ce choix plutôt que de partir à l'aveuglette dans la nuit.
« Il faut qu'on parle », c'était sans doute la phrase la plus effrayante, tout type de relation confondu, et cela ne manqua pas de se vérifier en cette occasion. Siegfried cherchait à peine à comprendre quels arguments il devrait réunir que la question-piège de Kurt tomba, comme l'épée de Damoclès sur un crâne dépourvu de casque.


Rowle en resta bouche bée quelques secondes, de cette question. S'il y avait bien un coup fin à jouer, c'était celui-ci. Hors, il n'était pas certain de deviner ce qui satisferait davantage son colocataire : une vérité désagréable à entendre ou un savoureux mensonge doux à l'oreille ? Le hic, si l'on puis dire, c'est que Kurt n'était pas un idiot que l'on embobine avec de jolies paroles. Jamais il ne croirait à la phrase « Rien ne me dérange chez toi. ».



« J'ai emménagé en connaissance de cause, c'est vrai, commença-t-il par admettre, la voix quelque peu hésitante. S'il y a une chose qui me déplaît chez toi, c'est ta manière de te montrer menaçant dès que ce que je fais ou dis te contrarie. Je pensais être ton ami, par un rafflé que tu cherches à terroriser parce qu'il t'a regardé de travers. Je peux comprendre si tu me dis les choses. Je ne suis pas con, Kurt. Pas autant que tu le penses, en tous cas, fit-il en détournant un peu les yeux, comme le font parfois ceux qui refusent d'admettre qu'ils ont un peu de peine. Sinon, mis à part cela, reprit-il en regardant de nouveau son interlocuteur, je dois bien admettre que je ne trouve pas grand-chose à dire sur le sujet. Après, je déteste les insectes, mais ça, c'est pas tellement à toi que je dois le dire, mais plutôt à eux. Toi aussi, tu emménageais en connaissance de cause» acheva-t-il doucement.

Il s'étonna tout seul de s'être montré aussi sincère, pour une fois. Il n'avait pas formulé ça sous le ton du reproche. Au contraire, il avait tenté de rester le plus calme possible, tâchant de donner à Kurt ce qu'il attendait : une réponse, pas un reproche.
Sieg haussa alors les épaules, avec cette moue signifiant « voila, voila. ».

« Mais je t'en prie, si tu as des remarques à faire à ton tour, n'hésite pas. Si ça peut te convaincre de rester, je suis partant. »







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Kurt et son regard d’épervier étaient centrés sur Siegfried. Une ride apparut sur son front alors que ses yeux se plissèrent davantage. Siegfried avait été honnête avec lui. Il pouvait le croire, il le savait. Et puis, c’était mal connaître son colocataire que de penser qu’il était faux jeton. Rowle était sincère, souvent sans tact, mais sincère.

Cela dit, tout n’était pas toujours bon à entendre. Kurt croisa les bras sur sa poitrine avec sévérité après que son ami eut parlé. Le superviseur était surpris, très surpris même, de la réponse de Siegfried. S’il y avait bien un comportement qu’il pensait ne pas avoir avec Siegfried, c’était bien celui dont il l’accusait. Au contraire, Kurt avait souvent eu l’impression de faire du favoritisme, de faire passer Siegfried avant les autres collègues et de lui pardonner plus facilement des fautes qu’il n’aurait pas laissé passer pour d’autres. Oh, bien sûr, il n’avait pas à se plaindre souvent des âneries de Siegfried, ce qui simplifiait énormément le problème. Mais l’idée restait la même. Il ne pouvait rester bien longtemps en colère contre son colocataire d’ordinaire. Le fait qu’il soit incapable de ressentir une émotion sur le long terme devait jouer, mais ce n’était pas le seul facteur.

Par réflexe, il se passa le bout de sa langue sur les lèvres, signe chez lui qu’il était concentré ou pris dans une intense réflexion. Il n’était pas calmé, la colère était encore là. Cependant, la surprise avait son chemin dans son cerveau et ses traits étaient un peu moins tendus.

- Tu penses vraiment ça ? Que je te traite comme un chien ?
Kurt ne savait pas quoi répondre. Il était juste abasourdi par les mots qu’ils venaient d’entendre.
- T’as conscience que t’es quand même un peu privilégié ? Je veux dire… si j’appliquais le règlement à la lettre, y a certaines choses que tu devrais arrêter de faire. Qu’on devrait arrêter de faire.

Ce « on » qui signifiait qu’ils n’étaient pas que des simples collègues, pas qu’un duo de rafleurs. Ils partageaient plus. Un appartement, une amitié, des souvenirs d’enfance, des expériences saugrenues. Tout cela ne voulait pas forcément dire grand-chose pour Kurt, mais il savait qu’il n’avait pas envie de les perdre. Il était bien comme ça, tout simplement. Et Siegfried devait faire partie de l’addition pour ça. Son envie de partir avait fondu comme neige au soleil même s’il n’était pas tout à fait prêt à l’avouer. Si menacer Siegfried de son départ pouvait l’inciter à parler, alors autant ne pas rompre le charme immédiatement.

- Et moi, qu’est-ce qui me dérange ?

Le ton qu’il avait pris en répétant la question était étrangement lunatique, détaché. En vérité, il ne s’était jamais posé la question. Au pire, il se contentait de faire avec les gens qui l’entourait. Mais après réflexion, il avait bien quelques trucs à dire.

- Tu me prends pour un con. Pour le mec idiot qui réfléchit à peine ou plutôt qui fait des choses irréfléchies. Tu sabordes mon autorité en mission, t’es susceptible et tu ronchonnes beaucoup aussi. À côté de ça, t’es méthodique et t’as une bonne réflexion à long terme. Même si tu te vexes vite, dans les situations à risque tu sais garder ton sang-froid et avoir la tête sur les épaules. J’aime bien ton humour et ton inventivité. L’avantage, avec toi, c’est qu’on ne s’ennuie pas. Je ne sais pas quoi rajouter d’autres, il me faudrait un plus grand temps de réflexion pour faire un portrait plus détaillé.

Avec le ton qu’avait employé Kurt, celui-ci aurait pu parler de n’importe qui. Il avait pris une attitude détachée, mais naturelle chez lui. Il savait prendre de la distance par rapport aux gens. Il fallait bien ça pour savoir sur quelle ficelle tirer par la suite. Faire le portrait très grossier de son ami à haute voix, alors que ce n’était pas forcément la demande de base, lui fit au moins prendre conscience d’une chose.

- Malgré tout ça, rien ne me dérange vraiment. Je ne te reproche rien, moi.

Et c’était bien la stricte vérité. Kurt ne se souvenait pas de s’être ému par le caractère de quelqu’un d’autre, d’avoir dû faire avec, d’avoir rongé son frein et d’avoir râlé. Kurt ne subissait pas. Chaque trait de caractère pouvait lui apporter quelque chose. Rien n’était un défaut lorsque l’on savait bien l’exploiter.

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Un sourire narquois passa sur les traits creux de Siegfried. La question de l’application du règlement, surtout venant de Kurt, avait quelque chose de bien ironique. Dans cette discipline, ils avaient tous les deux dépassé le stade d’amateur. L’argumentaire bref de son colocataire retomba alors aussi vite qu’un soufflet : il était censé se sentir privilégié parce qu’il ne le dénonçait pas ? Que Kurt commence lui-même par ne plus rien avoir à se reprocher d’un point de vue légal ! C'était vraiment l'hôpital qui se foutait de la charité ! Mais dans un souci de diplomatie, pour une fois, Siegfried ne fit aucune remarque.

Son ami devait bien se rendre compte de lui-même que cette argumentation n’était pas bien valable. Au moins, peut-être comprendrait-il ce qu’il avait essayé de lui dire. D’ailleurs, le voir se débattre mentalement entre sa colère et le reste de la situation n’était pas tellement désagréable, aux yeux de Rowle. Après tout, Kurt ne pouvait pas systématiquement tout réussir en un claquement de doigts, comme il en avait l’habitude au travail. Ce n’était pas forcément vrai, dans les faits, mais c’était l’impression qu’il renvoyait, rien que par le biais de son statut de superviseur. C’était là une chose que Siegfried admirait chez son colocataire. Rien ne pouvait l’arrêter lorsqu’il avait un objectif en tête et il était toujours capable d’aller très loin pour obtenir ce qu’il voulait. Son attitude mutine prit fin lorsque Kurt l’accusa d’une certaine condescendance, pour ne pas parler directement de mépris.


« Je ne te prends pas pour un con, Kurt. T’es l’un des mecs les plus brillants que je connaisse, quand bien même t’es rustre la plupart du temps. »


C’était parti tout seul, sans doute parce que c’était sincère : oui, Kurt était parfois brut de décoffrage, il se moquait bien de se montrer agréable avec son entourage – ce qui devait expliquer le peu de contact avec le reste de sa famille – mais il était impulsif dans le bon sens du terme. Il devait posséder quelque chose relevant de l’instinct animal en lui, ce qui lui permettait souvent de réagir rapidement… Généralement pour sauver leur mise à tous les deux.  L'intelligence portait plusieurs visages, c'en était évident lorsqu'on croisait ces deux-là.

Cependant, Siegfried n’aurait pas su anticiper la suite de la tirade de son ami. L’entendre brosser son portrait ainsi, en faisant état de ses défauts comme de ses qualités le toucha autant qu’il en fut mal à l’aise. C’était ainsi qu’il était perçu par Kurt, et ce n’était pas très brillant, autant l’admettre.

« Je suis désolé que tu me vois comme ça, en tous cas. », fit-il, visiblement déçu et navré. D’une manière égocentrique, ce qu’il reprochait à Kurt lui revint en plein visage : aucun des deux n’étaient parfaits, ils en étaient très loin même, mais ce n’était pas une chose agréable à réaliser. Les mains du sorcier se tordaient nerveusement, ses bras se croisaient et de décroisaient au fur et à mesure de leur conversation. Il voulait que Kurt reste, mais il doutait profondément qu’il ne le fasse vraiment.

Son estomac commençait à crier famine, mais cela n’avait pas tellement d’importance, au final, à côté du départ évité (ou repoussé) de l’autre résident de l’appartement.

« Je… je vais te laisser tranquille et retourner bricoler dans ma piaule. Ca sera mieux comme ça, je pense. » s’excusa-t-il.








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Les flatteries, Kurt aimait ça. C’était évident ! Il était l’un de ses hommes qui aiment être regardés, admirés. D'ailleurs, son attitude allait souvent dans ce sens. Il savait s’y prendre avec le genre humain pour améliorer l’opinion qu’on pouvait avoir de lui. En somme, en société il savait se tenir, il savait plaire. Dans l’intimité, ses pulsions reprenaient le dessus et il se délectait à passer de l’un à l’autre de ces états qui l’amusaient tous deux autant. C’était un mélange de ces deux facettes qui faisait face à Siegfried. D’un côté, il savait qu’il pouvait être lui-même avec son ami, d’un autre, il n’ignorait pas que son statut jouait aussi dans leur relation. Il avait le dessus, malgré les coups de gueule de Siegfried.

Ses yeux bleus étaient semblables à un harpon qui avait percé sa proie et qui s’accrochait cruellement. Les paroles de Kurt n’avaient l’air d’avoir tout à fait contenté Siegfried. La vérité fait souvent mal à entendre. Cependant, selon Kurt, Siegfried n’avait pas à avoir honte de sa nature. Bien au contraire, sinon ça ferait bien longtemps qu’il aurait pris la poudre d’escampette. Non, Siegfried était l’une des personnes les plus fascinantes qu’il connaisse. Il ne comprenait pas vraiment pourquoi Siegfried avait l’air si déçu. Vraiment, son colocataire pouvait être si susceptible parfois.

La tension de ses épaules se relâcha et Kurt eut aussitôt une expression beaucoup plus relâche. La glace, au lieu de se briser, s’était recouverte d’une couche de givre supplémentaire. Du moins du côté de Siegfried. Kurt, lui, ne ressentait rien de gênant. Il leva les yeux au ciel devant la réaction de Siegfried.

Le superviseur avait toujours le choix : partir comme l’idée lui était venue, lui faire croire qu’il allait partir ou rester. Lunatique, c’était bel et bien un trait de caractère qui correspondait au Râfleur. Il pouvait vous détester et vous adorer en l’espace d’une seconde. Sauf si vous étiez un moldu, cela va sans dire. Un grognement lui parvint aux oreilles et un sourire se dessina légèrement sur ses lèvres. Il alla chercher sa veste, la remis sur son dos et récupéra par la même occasion son écharpe. La porte n’était plus qu’à quelques pas.

- T’as faim, non ? Allez viens, je te paie le repas.

L’éponge était passée. Ou presque. Bien sûr, il n’oubliait pas, mais il avait eu en partie ce qu’il voulait. Même s’il n’avait pas feint son mécontentement, il en avait profité pour ouvrir les portes de l’esprit de Sieg. Ce dernier était attaché à Kurt, ça ne faisait aucun doute. Ce n’était qu’une facette de l’influence de Maquarie. Il aurait pu se sentir coupable de faire subir de telle chose à Siegfried, mais ce n’était pas le cas. Chez Kurt, ça voulait surtout dire qu’il était attaché à cette personne. Ce qui n’était peut-être pas toujours bon signe non plus.

- Resto indien, italien ou japonais ?, proposa Kurt ce qui avait dans sa bouche une forme plus d’ordre que de véritable proposition. J’ai entendu parler d’un restaurant tenu par une sorcière venant d’Afrique. Apparemment ils servent des plats du monde entier là-bas. Mais un bon vieux fish and chips anglais peut être parfait aussi.

Le refus, Kurt n’y comptait même pas. Toutefois, il était encore possible que Siegfried refuse. Pour Kurt, ce n’était pas une option malgré tout.

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Siegfried Rowle
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Marche sur une fourmi, et mille autres t'attaqueront


Siegfried listait déjà mentalement les choses qu'il avait encore à régler en matière d'expérience. L'une d'elle était sur le point d'aboutir, il en était presque certain. C'était d'ailleurs une potion qu'il lui tardait de présenter à son ami. L'effet avait été concluant sur les insectes, sur les rats, et même sur un chat. Il lui tardait d'expérimenter la chose sur un animal de plus grande envergure, pour valider définitivement le résultat. Cette perspective aurait dû le mettre en joie, mais dans la mesure où elle s'annonçait comme une échappatoire à son colocataire, le sorcier n'en était qu'à moitié râvi. Il avait déjà tourné les talons et fait quelques pas vers sa chambre lorsque la proposition de Kurt tomba. C'était bien l'une des dernières choses à laquelle il s'était attendu.


Lorsqu'il regarda Kurt, il cherchait surtout à deviner où se trouvait le piège. Même lorsqu'on avait Macquaraie comme ami, il fallait rester prudent. Pourtant, aucune fourberie ne transpirait – plus d'habitude – sur le visage du sorcier. Il cherchait à déchiffrer ce qui n'était pas une énigme, en réalité. Peut-être était-il temps d'arrêter de voir le mal partout ?



« Si c'est toi qui invite, alors je ne dis pas non. » répondit-il finalement avec un sourire, tandis qu'il attrappait son long manteau bordeau à son tour.


A cotoyer constamment Kurt, son côté rancunier s'était nettement calmé. Siegfried n'était pas comme son colocataire sur ce point-là : Kurt pouvait passer d'une émotion à l'autre sans la moindre transition. Siegfried lui, pouvait rester en froid avec quelqu'un pendant des années. Le sorcier tâchait d'ailleurs souvent de se rassurer en se répétant que son propre comportement était le plus cohérent des deux. Il reconnaissait cependant que celui de son ami était beaucoup moins compliqué.
Reconnaître une bonne intention de sa part n'en était que plus précieux.
Une fois qu'il eut ajusté son manteau, son écharpe et ses cheveux rapidement, il rejoignit Kurt qui était sur le pas de la porte. Le visage anguleux du sorcier s'était nettement détendu et une mine réjouie planait sur ses traits. Passer la soirée dehors aurait été difficile à imaginer ce matin, mais cette idée n'en tombait pas moins à pic.


« On a qu'à tenter le dernier dont tu parles. Il y avait trop de sang-mêlés et de sang-de-bourbe dans le resto japonais la dernière fois. »


En passant devant son colocataire pour sortir de l'appartement, Siegfried se planta un instant devant lui et le serra dans ses bras, l'espace de trois secondes, avant de reprendre son chemin vers les escaliers. S'il y avait réfléchi une minute, c'est un geste qu'il n'aurait sans doute pas fait. La vie avec Kurt, ça apprenait surtout à se montrer plus spontané, sans toujours planifier chaque chose.




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Le sourire de Kurt s’étala davantage sur son visage. Même s’il n’avait pas trop mis d’option sur un potentiel refus, voir Siegfried sauter sur l’occasion avait quelque chose de gratifiant. D’un coup de baguette, les clés de l’appartement atterrirent dans les mains du superviseur.

- Allez princesse, votre calèche vous attend, plaisanta-t-il alors que Siegfried passait devant lui.

Une simple boutade entre amis sans de réelles moqueries derrière, c’était aussi possible avec Kurt. Par contre, ce à quoi il ne se serait jamais attendu, c’est une accolade de la part de Sieg. Kurt s’immobilisa sur place, les yeux écarquillés d’étonnement. L’étreinte fut brève, mais belle et bien réelle. Et son effet fut aussi assez radical. Malheureusement, Siegfried ne lui laissa clairement pas assez de temps pour répliquer. Kurt eut le désagréable goût dans la bouche d’une occasion manquée. Une occasion manquée pour quoi ? Kurt ne dévoile pas ses secrets aussi facilement voyons !

Bref, il préféra ne pas dire un mot. Il craignait trop de vexer une énième fois son colocataire. C’était déjà incroyable ce genre de comportement pour Siegfried. Et si Kurt ne l’ouvrait pas, ce n’était pas que parce qu’il ne voulait pas gâcher le moment. Non, Siegfried lui avait enlevé tous les mots de la bouche. Après ça, pas étonnant que Kurt fût encore plus de bonne humeur. Une petite tape amicale dans le dos de son ami fut tout ce qui put lui rendre en retour.

- Trop de Sang-Mêlé comme moi ?, ironisa Kurt. Ça doit être dans les gênes, on aime bien tout ce qui est asiatique.

Kurt n’avait pas mal pris la remarque de Siegfried. On ne pouvait pas dire que Kurt portait l’étiquette de Sang-Mêlé comme une fierté et il avait même tendance à se comporter plutôt comme un Sang-Pur pour faire oublier la déchéance de sa famille. Si d’ordinaire, il ne permettait pas à ce qu’on rit de son statut, avec Siegfried, il pouvait en plaisanter sans se sentir inférieur.

- Alors, resto africain ou fish and chips ?, redemanda Kurt comme pour laisser une dernière chance de changer d’avis à son ami.

Ils commençaient déjà à arpenter les rues de Londres. Kurt aimait bien cette ville. Il n’avait aucune envie d’y partir. Il était persuadé que n’importe où où il y irait, il ne trouvait jamais autant de charme. Et puis, c’était aussi le siège d’un gouvernement qui le comprenait enfin. Non, il ne voyait absolument pas d’inconvénient à Londres. Bientôt purifiée, elle serait encore plus resplendissante.

- Il y a vraiment des Sang-de-Bourbe qui osent ramener leurs fesses immondes dans des endroits publics ? On devrait penser à faire des rafles dans ce genre d’endroits, on serait pas mal étonné…

Kurt fut coupé dans sa phrase par un individu arrivant en sens inverse. Il marchait tête baissée et d’un pas rapide. Il bouscula le Superviseur qui se rattrapa de justesse à Siegfried pour ne pas se retrouver par terre. L’individu continuait tout droit sans se retourner. La mâchoire de Kurt se crispa, signe qu’il n’allait pas passer ça.

-Eh, petit con ! Ça t’arrive de faire attention où tu mets les pieds ?


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Marche sur une fourmi, et mille autres t'attaqueront


Les rues de Londres, d'autant plus de nuit, étaient toujours très agréables à retrouver. C'était vivant, sans être encombré, et éclairé sans être éblouissant. Le petit plus, quand on est mangemort, c'est de n'avoir rien à craindre de cette partie de la journée. Pour ça, Sieg se satisfaisait pleinement de ce petit privilège, qu'il n'aurait partagé avec un sang-de-bourbe pour rien au monde.
C'était fou comme avec Kurt, l'ambiance était revenue au beau fixe en une poignée de secondes. Et dire que quinze minutes plus tôt, il était prêt à partir avec cette traînée qu'il voyait à l'occasion…


« En vrai, j'ai tendance à oublier que t'es un Sang-Mêlé… Mais toi au moins, tu fais honneur à la part sorcière de tes gênes. »


Le pire, c'est qu'à le cotoyer tous les jours, à l'entendre parler, n'importe qui aurait considéré Kurt comme un Sang-Pur… Un sang-pur fier de pouvoir se hisser bien au-dessus des autres.


Au fil de la conversation, un détail, chez l'un des passants qu'ils s'apprêtaient à croiser interpella Rowle. Il n'était sûr de rien et ne prit pas le risque d'interrompre Kurt… D'autant que le sorcier commençait à mourir de faim !


« Euh je.. oui, excuse-moi. Resto Africain pour changer, si ça te dit ? »


Le passant baissait la tête, et cette attitude ne le rendait que plus suspect encore. La bonne nouvelle, c'est qu'il fonçait droit sur les deux compères sans se méfier d'eux plus que du reste de la foule, et que sa proximité permettrait de vérifier l'impression qu'avait Sieg. Il ne s'attendait cependant pas à ce que ce dernier bouscule carrément son ami.
Siegfried, qui avait déjà la main sur sa baguette planquée dans sa manche. Le passant mystérieux ne faiblissait pas, et même le déséquilibre de Kurt ne l'avait pas ralentit un instant. Un petit moulinet du poignet plus tard, l'individu dût avoir l'impression de marcher sur ses lacets puisqu'il s'emmêla les pieds et chuta à son tour. Pourtant, le raffleur demeurait parfaitement calme. Il avait envie de jouer la carte bienveillante, pour le moment.


« Dis-moi ce que t'en pense, mais on a déjà vu la photo de ce type dans un dossier, il me semble. », glissa-t-il à son ami en serrant les dents.


Le sorcier fonça alors droit vers l'homme à terre, lui tendant même une main pour l'aider à se relever. En fait il ne lui laissait pas le choix. Il lui avait directement serré la main, en faisant mine de l'aider. S'il voulait transplaner, alors il aurait un passager non-désiré et il ne ferait qu'aggraver son propre cas.


« Excusez l'agacement de mon ami, il n'a pas eut une journée facile. Vous m'avez l'air bien pressé, on peut peut-être vous aider ? On connaît bien Londres, de ses plus grandes artères à ses plus petites ruelles. Tous les endroits où il est possible de se cacher, pour ainsi dire. »



Au vu de la mine inquiète de l'inconnu, le message était bien passé. Il semblait confus, comme une chauve-souris en plein jour. Ses cheveux sombres en bataille et son regard cerné participait nettement à cette comparaison.
Son visage disait définitivement quelque chose à Siegfried, mais il ne parvenait plus à se souvenir d'un nom auquel le relier. Il n'y avait plus qu'à espérer que Kurt soit plus perspicace.



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Kurt Macquarie
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Le regard de Kurt n’était que mépris avec ce qu’il fallait de colère. Quelques mots de Siegfried glissés à son oreille et il ne lui en fallut pas plus. Les traits de son visage s’adoucir instantanément et quiconque aurait été spectateur de la scène aurait pu jurer de voir un autre homme. Siegfried avait pris les devants et jouait déjà son petit rôle devant l’inconnu, qui de toute évidence, n’était pas heureux de se retrouver là où il était. En effet, il était tout pâle ce pauvre homme. La crainte était bien évidemment visible. On ne savait plus sur quel genre d’individu on tombait ces temps-ci. Pas de chance pour lui, il était tombé sur le genre qu’il valait mieux ne pas croiser.

Mais il y avait autre chose qui intriguait Kurt chez ce type. Un éclair dans les yeux, un regard trop soutenu… Il y avait de la fougue chez lui. Quelque chose qui ne lui disait rien qui vaille. Un rebelle dans l’âme, ça se sentait. Kurt n’eut pas besoin d’un autre signe de son ami pour rentrer dans son jeu.

- Non pas facile du tout… répéta-t-il comme un parfait perroquet de Siegfried.

Il profita de ces mots pour se mettre aux côtés de son comparse et détailla le visage de l’inconnu qui se relevait, mais dont le poignet était toujours prisonnier de la prise de Siegfried.

- Non, non merci, tout va bien. Désolé, je ne vous avais pas vu. La tête dans les nuages… Merci, je vais reprendre mon chemin maintenant. Bonne journée à vous.

Mais il ne put se défaire de l’emprise de Siegfried malgré une tentative sèche. Les pieds de Kurt glissèrent sur le sol jusqu’à se retrouver dans le dos de l’homme. Le superviseur, tout sourire, lui souffla quelques mots à l’oreille.

- La tête dans les nuages ? Qu’est-ce qui vous perturbait tant ? On peut pas laisser quelqu’un dans cet état, n’est-ce pas Siegfried ? Vous auriez pu heurter un enfant, ou pire encore, vous accidenter gravement. Non, je pense qu’il vaut mieux que l’on reste un peu avec vous pour nous assurer que vous être complètement maître de vous-même. Et puis, ça nous permettra de faire connaissance.

Avec Siegfried en barrage devant lui et Kurt derrière, l’homme était pris au piège. Du coin de l’œil, Kurt pouvait s’apercevoir qu’il le savait, qu’il comprenait dans quel pétrin il s’était fourré. Si seulement il avait fait attention où il marchait ! Trop concentré sur le visage de l’homme, Kurt ne prit pas garde à sa main libre qui ne quittait pas sa poche de manteau.

Kurt fronça les sourcils. Comme Siegfried, Kurt le trouvait familier. Kurt avait plutôt une bonne mémoire, mais le superviseur en voyait des visages passés sous ses yeux, qu’ils soient faits de chair ou de papier. Il jeta un regard à Siegfried puis à nouveau à l’homme. Puis soudain la mémoire lui revint. Ce type, ça faisait des mois qu’ils lui couraient après. On ne savait pas exactement les liens qu’il avait avec l’Ordre du Phénix. Il n’était même pas anglais, mais venait d’Estonie. Un sorcier étranger qui avait mis les pieds en Angleterre au moment où Voldemort avait pris le gouvernement en main. Il avait été surveillé à son arrivée. On l’avait vite suspecté d’être de mèches avec les indésirables. Mais ils avaient fini par le perdre de vue.
Kurt se souvenait de lui avec plus de rondeur dans les joues, les cheveux moins longs, les yeux moins écarquillés. Ce type avait dû vivre des moments compliqués ces derniers temps…

- Justement, reprit Kurt heureux de se rappeler un peu plus à qui il avait à faire, même si tout restait encore à découvrir, mon ami et moi-même étions sur le point d’aller casser une graine. Ce serait un plaisir que vous vous joignez à nous. T’en penses quoi Sieg ?


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Kurt et Siegfried






Sur ce coup-là, Siegfried pouvait se targuer d'être plus observateur que son collègue. Une fois n'était pas coutume, cela dit. L'inconnu était clairement sur le point de lancer un sort, pour attaquer ou simplement créer une diversion. Il n'était pas question de le laisser agir ainsi, pas plus qu'il n'était envisageable de le laisser filer à l'anglaise. Le raffleur guettait l'instant où sa baguette sortirait de sa poche. Lorsque le moment se présenta enfin, il désarma l'inconnu immédiatement, sans avoir besoin de jeter le moindre sortilège. La tige de bois se retrouva brièvement entre les doigts de Sieg, avant qu'il ne la confie à son collègue.

« Rendez-la m… Balbutia le sorcier avec un fort accent étranger, ce qui éveilla quelques souvenirs dans l'esprit de Sieg.


« Vos intentions s'éclaircissent un peu, c'est déjà un bon point, raillait Rowle à mi-voix, à l'intention de l'inconnu. Je vous annonce tout juste que mon collègue n'était pas interrogatif, lorsqu'il vous proposait de vous joindre à nous. Je serais d'ailleurs râvi de vous compter parmi nous ce soir, ajouta-t-il en réponse à Kurt. Cela dit, estimez-vous heureux que nos estomacs crient famine… Sans cela, nous serions déjà passé à un interrogatoire moins amical… C'est fou ce que les coïncidences peuvent provoquer parfois…


Plaçant une main possessive sur l'épaule du très-probable-fugitif, Sieg adressa un regard entendu à Kurt. La soirée s'annonçait plus distrayante que prévu. Cependant, bien qu'il semblait d'humeur légère, le sorcier était bien déterminé à ne pas laisser le fiasco de Ste Mangouste se reproduire. Cette fois-ci, ils ne se laisseraient pas avoir. Ses pas n'abandonnaient pas la direction du restaurant, au contraire. Il se réjouissait déjà du malaise qu'ils inspiraient tout deux à l'étranger qu'ils venaient de croiser, mais s'apprêtait à demeurer d'autant plus vigileant lorsqu'ils arriveraient au restaurant…. Avec la probable foule qui s'y trouverait, les distractions se multipliraient.


« Je pense que nous serions tous deux râvis de savoir ce que les anglais vous on fait, pour que vous attentiez une attaque contre eux en public… A moins qu'elle n'eut été dirigée uniquement contre nous deux.. Ce qui ne vous mets pas dans de beaux draps non plus, je préfère être honnête avec vous… D'autant que mon ami et moi partagions l'atroce défaut d'être relativement susceptibles… Curieusement, nous prenons assez mal les tentatives lâches dans le genre de celle que vous avez esquissé à l'instant. On n'a pas idée de défier le gouvernement par les temps qui courent… poursuivit-il avec un sourire prédateur incrusté sur le visage. D'ailleurs, je serais curieux de savoir ce qui a motivé votre voyage depuis l'Estonie, Monsieur… ? J'ai votre nom sur le bout de la langue, c'est incroyable… Monsieur Maslov ! » triompha-t-il finalement.


Le souvenir de l'identité de ce sorcier venait de revenir soudainement au rafleur, ce qui lui arracha un sourire satisfait. La teinte blême que prit le visage de ce dernier ne fit que gonfler l'égo de Siegfried. Cependant, un nom ne faisait pas tout, et cela n'était pas suffisant pour compléter le dossier à son nom qui trainait au Ministère. Si les souvenirs de Sieg étaient bons, une menace planait autour de cet estonien, mais ses activités n'avaient jamais été suffisamment identifiées.
Face au silence obstiné du sorcier, Sieg pressa davantage son épaule pour accentuer l'emprise que tous deux avaient sur lui.


« Vous n'êtes pas en territoire moldu ici, Monsieur Maslov… Garder le silence ne vous sauvera pas la mise et risquerait même de contrarier l'impatience de mon ami… Je vous garanti que ce n'est pas ce que vous souhaitez… Ce qui l'ont fait avant vous ne sont plus là pour en témoigner, mais croyez bien qu'il a plus de compassion pour ses insectes qu'il n'en aura pour vous.


Maslov jeta un œil inquiet à Kurt, tentant de déchiffrer la folie qui pouvait se dissimuler derrière un visage pourtant ordinnaire, au premier abord.

- Je ne suis ici qu'en voyage… Je fais du tourisme, tout simplement… Est-ce interdit ? Balbutia finalement leur « otage », le visage nauséeux et perlant de sueur.

- Du tourisme… Tu entends ça Kurt ? » jubilait le frère cadet de la famille Rowle.




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C’était avec délectation que Kurt avait laissé son binôme prendre les rênes de cet interrogatoire improvisé. Derrière Siegfried, Kurt appuyé chaque phrase de son ami avec ses expressions faciales. Le pauvre type passait son regard sur l’un et l’autre avec une expression de dépit. Il était décidément tombé sur les mauvais chevaux. Toute l’éloquence du jeune Rowle fondait sur leur prochaine victime avec une souplesse effrayante. Qui n’aurait pas été effrayé par ses mots ? D’autant plus qu’ils étaient prononcés sur un ton des plus respectueux, ce qui rendait le tout encore plus glaçant. Kurt de son côté était tout en joie devant cette scène et il lui fallut beaucoup de maîtrise pour ne pas sourire comme un dément et garder un visage sérieux… un minimum du moins. Puis Sieg l’interpella et Kurt prit avec plaisir place sur la scène.

- J’entends, j’entends… Il ne me viendrait pas à l’esprit d'aller dans un pays qu’on dit « en guerre » à l’étranger pour jouer le touriste. À moins que vous vouliez faire de l’humanitaire. Votre voyage ne sera peut-être pas inutile, autant pour vous que pour nous ! « La guerre », quel concept inapproprié pour décrire ce qu’il se passe ici ! Nous sommes plutôt dans une phase… de… d’épuration, je dirais. Nous bâtissons une nouvelle base pour la société que nous tentons d’ériger. L’ancienne était pourrie jusqu’à la racine. Faut bien que quelqu’un se charge du sale boulot. Et figurez-vous que Sieg et moi, on fait partie de ces gens-là. Bref…

D’un geste vif, il passa son bras droit autour des épaules de l’Estonien et le serra vigoureusement.

- On va en parler autour d’un verre plutôt. Mon ami est un peu effrayant quand il me décrit. Je ne suis pas aussi sans cœur qu’il le pense. Les insectes nous en apprennent beaucoup, je ne cesse de lui dire. Sans succès pour l’instant. Monsieur Maslov ! Parlons un peu de vous. Que pensez-vous de notre cher pays soi-disant « en guerre ».

En l’absence de réponse, Kurt le secoua un peu, ce qui eut pour effet de délier un peu sa langue.
- Eh bien je… c’est un beau pays.
- Tout à fait d’accord avec vous ! Et accueillant en plus de ça. Oh, mais j’y pense, êtes-vous passé devant la Commission du Sang ? Étranger comme résident, c’est un passage obligé pour quiconque. Ça permet d’assurer la sécurité du pays.
- Oui… oui, je suis passé. Je suis ici depuis un petit moment déjà. Je connais bien le pays. Merci tout de même pour l’invitation, fit-il en tentant d’échapper à la prise de Kurt en vain.
- C’est un long voyage touristique alors.

Le teint de Maslov blêmit de minute en minute. Il ne savait dans quel guêpier il s’était fourré, mais il pouvait être sûr que rien de ce qui arriverait ne lui plairait.
- Africain, ça vous va ?
Maslov secoua la tête, incapable de dire un mot de plus.
- Eh bien c’est parti.

Rapidement, ils arrivèrent devant la devanture du restaurant Les Saveurs du Monde. Kurt laissa Siegfried ouvrir la marche, puis se cala derrière le sorcier venant d’Estonie pour éviter toute fuite. Il fut contraint d’avancer, Kurt le tenait toujours par l’épaule

- Une table pour trois, clama Kurt comme s’il était en territoire conquis.

Un employé du restaurant se dépêcha de leur montrer le chemin vers une table libre et leur remit les menus. Sous la table, Kurt écrasait avec force le pied du kidnappé. S’il transplanait, il partirait avec. Du coin de l’œil, le Superviseur vit l’employé glisser quelques mots à un collègue. Son expression était tirée, urgente. Le deuxième homme se faufila dans les cuisines avec empressement. Maslov, lui jetait des regards inquiets et pressants vers toutes les personnes portant l’uniforme du restaurant. L’une de ses mains tambourinait la table sans discontinuer.

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